Initialement prévu comme une simple introduction à la troisième réimpression du Traité d’Éthique de Miskawayh, il m’est apparu qu’il fallait donner à la réactivation de la question éthique toutes ses dimensions historiques et contemporaines, non seulement dans ses parcours arabo-islamiques, mais également dans ses grandes productions et ses crises en cours dans la pensée euro-occidentale. Ce livre traite donc de la question du droit, du monothéisme en 2010 et de la problématisation des régimes de vérité, visant ainsi à libérer la pensée d’expression arabe de la prison dogmatique instaurée par les expansions idéologiques de l’islamisme fondamentaliste depuis les années 1970. Le discours islamique politiquement dominant veut ignorer les acquis les plus émancipateurs de la modernité ; il se prive ainsi des outils de pensée et de connaissance critique pour devenir un acteur positif de la mondialisation. La préoccupation éthique, juridique et spirituelle a sombré avec le renoncement durable aux débats féconds entre les grandes instances de déploiement de la raison critique : le théologique, le philosophique, le juridique, le politique, l’exégétique, l’herméneutique, l’historique, le linguistique, le sociologique, l’anthropologique. Les démocraties formelles sans démocrates retardent la prise en charge des grands chantiers proposés dans ce livre en relation avec les préoccupations philosophiques d’un Traité qui attend des expansions, des prolongements et des débats libérateurs.