Actualité culturelle
Saint Augustin, un maillon du patrimoine culturel algérien
Saint Augustin, l’un des maillons du patrimoine culturel de la région de Thagaste
Mardi 27 septembre 2022
SOUK AHRAS – Saint Augustin (354/430) qui fera l’objet d’un colloque international le 1er et 2 octobre prochain à Souk Ahras est considéré comme l’un des maillons du patrimoine culturel de la région de Thagaste (Souk Ahras) et une sommité de la pensée, de la philosophie et de la religion.
Les œuvres léguées par Saint Augustin en philosophie, en religion et en rhétorique, ses réflexions sur le temps et l’éternité et ses confessions font de lui « l’un des maillons du patrimoine culturel de la région de Thagaste et une sommité de la pensée, de la philosophie et de la religion », selon de nombreux ouvrages.
Saint Augustin, né à Souk Ahras tout comme Apulée de Madaure, célèbre auteur du roman l’Ane d’or, Chihab-Eddine Ettifachi et autres illustres figures de la région de Souk Ahras, sont les maillons successifs de l’histoire de la région.
Selon Ouiza Guellaz, enseignante chercheuse au Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH) d’Alger, la famille d’Augustin appartenait à la bourgeoisie locale et son père, Patricius, était un officier de l’armée qui prédestinait son fils à un poste dans l’administration impériale, alors que sa mère, Monique, était une femme pieuse attachée à ses traditions amazighes.
« Augustin est l’une des plus importantes références mondiales du platonisme et l’une de ses idées majeures est que Dieu est au-dessus des hommes et au plus profond d’eux », selon Dr. Guelaz, également experte du patrimoine auprès de l’UNESCO, qui a ajouté qu’Augustin « a laissé de profondes réflexions sur la mémoire, l’intelligence, la volonté et la gratitude envers Dieu révélant la grande capacité de l’esprit humain à se rapprocher de la vérité ».
Elle a également souligné que Saint Augustin, qui maîtrisait le latin et un peu le grec, est l’un des fondateurs du néoplatonisme d’où a été tirée l’idée de la Cité de Dieu dont la pensée est encore enseignée dans les plus prestigieuses universités du monde dont celles d’Allemagne et des Etats-Unis. Des chaires universitaires sont également consacrées à l’étude de sa pensée.
De son côté, Yacine Khedhaïria, de l’université de Souk Ahras, a relevé qu’Augustin est considéré comme l’un des plus grands philosophes de l’humanité et est resté évêque d’Hippone pendant 34 ans.
Auteur de plusieurs œuvres dont « Les Confessions » et « La Cité de Dieu », Augustin appartient à l’âge d’or des pères fondateurs de l’église catholique, a indiqué M. Khedhaïria, soulignant que jeune, Augustin a fait ses premières études de latin, de grec, des sciences de la nature, des mathématiques et de la musique dans la petite cité de Thagaste (Souk Ahras).
Traduite dans plusieurs langues, l’œuvre d’Augustin s’est intéressée à de multiples sujets dont les valeurs, la cohabitation pacifique, la tolérance et la défense de la liberté, de la justice et de la dignité humaine.
Ce penseur a excellé dans ses réflexions sur l’amour et l’amour du prochain, a estimé M. Khedhaïria, relevant que les paroles d’Augustin sur l’amour doivent être débattues et analysées du fait qu’elles constituent un point de convergence entre les préceptes de Jésus-Christ et ceux du prophète de l’Islam Mohamed (QSSSL).
Pour Rédha Selatnia, doyen de la faculté des sciences sociales et humaines de l’université de Souk Ahras, Augustin était un théologien chrétien du moyen-âge qui a influencé grandement la culture occidentale et qui a défendu sa doctrine sur la dépendance foncière de l’homme à l’égard de la providence notamment dans son ouvrage « Les Confessions ».
Source : APS