Pendant longtemps, sous son voile, Samia a tremblé de peur, comme des millions de femmes dans sa situation à travers le monde. Jusqu'à ce qu'elle prenne une décision qui a changé sa vie. Fuir l'Algérie, contre vents et marées, contre traditions et soumission. Se sauver, elle et ses cinq enfants, dont ses deux filles, qui auraient à subir sûrement le même sort, si elles restaient sous l'emprise de leur famille.
Dans Le Voile de la peur, un premier récit publié en 2006 et vendu à un demi-million d'exemplaires, Samia Shariff a retracé ces années de fatalité vécues en Algérie. Ce fut une difficile période suivie de longs mois d'errance en France, avant qu'elle ne quitte enfin l'Europe en 2001 pour une séduisante terre d'asile, le Canada. Maintenant, quelques années plus tard, le temps est venu d'écrire un nouveau chapitre de sa vie et de laisser la peur loin derrière. Ou du moins la remettre à sa place chaque fois qu'elle cherche à se manifester sous une forme ou une autre. C'est ainsi que dans son deuxième livre présenté à l'automne 2009, Les Femmes de la honte, Samia Shariff propose aux lecteurs de partager, en toute confiance, les péripéties survenues depuis son arrivée au Québec avec ses cinq enfants, dans cette enclave francophone des vastes Amériques, où règnent liberté et tolérance.
Écrit avec le cœur, son nouveau témoignage n'est pas une critique de l'islam, même s'il met en accusation le comportement abject de trop de Musulmans envers leurs femmes et leurs filles. Il est en effet clair pour Samia que si ces derniers suivaient vraiment les enseignements et les prescriptions de l'islam, les femmes n'en seraient jamais arrivées là, dans des conditions d'apartheid à peine concevables au XXIe siècle.
Avec son second livre, Samia veut donc apporter de l'espoir à toutes les femmes qui se débattent et cherchent à survivre à la violence, quel que soit son visage. Car la peur n'est plus une maîtresse qui dicte sournoisement sa conduite. Même omniprésente, la peur n'a plus le dernier mot...