Yamina Mechakra

Repères

Yamina Mechakra, née en 1949 à Meskiana et décédée à Alger en 2013, est une romancière et psychiatre algérienne. Auteur de seulement deux romans et de quelques nouvelles, c’est son premier roman La Grotte éclatée qui lui offre la notoriété. Dans sa préface, Kateb Yacine, qui a beaucoup participé à la relecture de l’ouvrage, écrit « Dans notre pays, une femme qui écrit vaut son pesant de poudre ». Le roman, sur fond de guerre d’indépendance, explore les thèmes de la peine, du deuil, de la guerre et de la révolution. Le roman, difficile à lire, présente un style lyrique, mais troué et morcelé. Son second roman, Arris, inspiré de son expérience de psychiatre, traite de la quête identitaire et de l’importance des racines. Yamina Mechakra est également un auteur engagé qui soutient l’importance d’une révolution culturelle en Algérie dans le processus de décolonisation.

 

A la faveur des rencontres annuelles Méditerranée – Afrique de jeunes écrivains,organisées à Alger, un  prix dédié à la memoire de la romancière Yamina Mechakra, a été officiellement institué depuis 2018,

« 5 Juillet 1962 [ ]

Je dis ma foi en demain, clouée sur ma poitrine.
Je dis ARRIS mon pays et ses moissons
ARRIS mes ancêtres et mon honneur
ARRIS mon amour et ma demeure »

Yamina Mechakra

Oeuvres

1999
1999

Arris

Son texte est travaillé autour du mythe d’Ulysse, puisqu’elle développe le thème de l’errance, un thème, certes, universel mais qui prend avec Yamina Mechakra un caractère propre à son tempérament. Cette dernière cristallise si bien cette errance mentale ou physique à travers son personnage Arris, un personnage qui, séparé enfant de sa mère, arraché à sa terre natale, est adopté par une famille qui n’est pas sienne et qui vit sur une terre loin de celle de ses ancêtres, étrangère à celle où il est né. Ce personnage décide une fois la vérité assumée de se lancer dans la quête de son passé, à la recherche de son enfance perdue, oubliée, et ce, en traversant les âges et l’océan de la vie. Arris est navigateur. Grâce à son métier, il a parcouru les mers du monde, visité beaucoup de pays, mais cela ne l’aidera pas à rétablir la vérité sur lui. Tout devient alors insignifiant, inexistant parce qu’il demeure un éternel déraciné sans passé, ni identité lui permettant de se définir. Arris, desemparé, a erré seul dans le temps et dans l’espace, ainsi que dans un lacis de questionnements d’ordre existentiel, à savoir “Qui suis-je ?”, “Je viens d’où ?” Son errance, aussi bien géographique qu’intérieure, se définit comme étant une quête de soi, de son identité, de son lieu de naissance, donc de ses origines. Parler d’errance, c’est à l’évidence parler d’itinéraire – complexe et ambigu – et de quête, en conséquence.

Sélection de quelques couvertures

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Ressources bibliographiques

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